Big 4 compte à rebours: deux mois

Ce matin en regardant le tableau de bord de ma voiture, j’ai vu que nous étions le 17 janvier. Dans très exactement deux mois, j’aurais quarante ans. Merde! et tant pis pour le pot à gros mot. Le Big 4, 40 piges, à moi le « t’es vieille! »…. Ben ouais.  À trente ans j’étais sure qu’à la veille de mes « quarante » je serais déprimée. En fait pas du tout, pour tout vous dire, je pose un regard doux sur les années qui sont passées et j’ai depuis peu tendance à me ficher la paix. Au fait en dix ans, il s’est passé quoi au juste?

Il y a dix ans j’étais plus ambitieuse qu’aujourd’hui, plus dans le: je me dois de réussir. Parallèlement, j’étais dans la recherche de l’apaisement, je voulais trouver ma place.  J’ai effectué ma première reconversion professionnelle, un bonheur. Pour le coup, à l’époque, je souffrais à mon poste, ce changement fut une bouffée d’air et le début d’une succession d’événements.
Deux ans plus tard, je mettais en route un petit garçon, le plus merveilleux des cadeaux, tous Noël confondus. La découverte de la maternité, c’est une expérience qui vous transforme : ne plus penser que pour soi est à la fois une merveilleuse ouverture sur le monde et une incroyable angoisse.
Au début, j’avais tout le temps peur qu’il lui arrive quelque chose, de passer à côté de quelque chose.
sept ans plus tard, j’ai encore peur, mais pas de la même façon, pas pour les mêmes raisons. Professionnellement, j’ai passé un concours, personnellement, j’ai changé d’homme.
À trois ans mon baby boy était fier de présenter sa petite sœur et son beau-papa, tout en étant heureux de voir son père toutes les semaines. On s’entend bien et je sais que c’est une chance, une des choses pour laquelle je suis reconnaissante.
Un blog et un congé parental plus tard, me voilà revenue à mon poste. Un événement va venir bousculer mon quotidien et mes projets de façon douloureuse et inattendue : je perds mon père. Je pense que la perte d’un parent est un accélérateur, un révélateur de sentiments, de capacité, de force, on se découvre autrement après cette épreuve. On met du temps à se remettre.
Et me voilà, à la veille de la date fatidique. À nouveau en pleine reconversion, avec des projets et des idées plein la tête, des envies comme jamais. J’ai élargi mon champ des possibles, il se confond avec l’horizon. Je fais enfin preuve de bienveillance envers moi et par écho naturel envers les autres. J’ai réalisé que je ne sauverais pas le monde, alors je fais ma part et j’apprends à mes enfants à faire la leur. Côté cœur, j’ai stoppé mon instabilité chronique en disant OUI il y a deux ans à l’homme de ma vie, cet été, c’est sûr, on se marie.  Je vous reparle de ce vaste événement très vite. Ce que je peux vous dire, c’est que comme on aura mis deux fois plus de temps, que les autres, à l’organiser, on va le fêter deux fois plus ! Après tout, on a qu’une vie.

J’ai eu trente ans de façon boulimique, je voulais tout très vite : bouffer la vie, être stable, me réaliser, faire de nouvelles expériences, sortir de ma zone de confort, bousculer les idées reçues. Je compte avoir quarante ans lentement, en savourant chaque seconde, avec la conscience que tout peut s’arrêter et qu’il faut en profiter tout de suite. Je suis plus lucide sur moi et le monde qui m’entoure, malgré cette envie de slowlife, je sais qu’il y aura du mouvement, du changement. Je sais que je sortirai encore de ma zone de confort, car c’est comme ça qu’on apprend. Je sais que je ne sais rien, aujourd’hui ça me fait sourire.

Et vous, quarante ans ça vous inspire quoi ?

 

Crédit photos Prysme et Les images de Thom