Victoire 2, samedi soir, la tête d’affiche ce sont les « Fatals Picard ». En fait je viens voir ODyL, elle assure la première partie.
Une semaine avant, ce prénom n’évoquait rien pour moi, il aura fallu quelques mails et l’écoute d’un EP (Extended Play), pour avoir envie d’être là.
Elle rentre en scène seule avec sa guitare et pendant 40 min, elle va réveiller le public au son de sa gratte à grand renfort de textes percutants.
ODyL, c’est l’histoire d’une gamine qui aime les mots et pique la guitare de son frère pour mettre une mélodie sur ses textes. C’est une jeune femme qui choisit de laisser libre cours à sa passion, qui monte son groupe, part sur les routes, crée son label. Qui fait son expérience, se perd un peu et se retrouve dans une carrière solo.
Elle devient ODyL (Over Dose Your Life), un leitmotiv qui lui va bien.
Quand elle évoque ce virage, elle le ramène à la trentaine, à un besoin de changement.
Avec l’expérience est venue la maturité, elle refuse qu’on lui dise ce qu’elle a à faire, lisser ses mélodies ne l’intéresse pas, faire chuchoter sa guitare quand elle a envie qu’elle résonne ne lui convient pas. Etre non-consensuelle c’est difficile, c’est pas une nouveauté!
Le résultat c’est une fille qui a une rage incroyable et ça se voit – elle habite la scène, et capte le public, l’enlève dans son univers. Comme un clin d’oeil à ceux qui l’inspirent, elle nous rappelle que nommer les choses comme on les ressent est un exutoire jouissif.
Rencontre en backstage avec une fille toute simple, qui aime ce qu’elle fait.
Virginie c’est toi au quotidien et ODyL c’est ton personnage sur scène, comment tu équilibres les deux?
J’ai besoin avant de monter sur scène d’enfiler mon costume. Je suis de nature introvertie, timide, ODyL se lâche beaucoup plus. Même si les deux personnages se confondent, je les différencie par un make-up, un look. Sur scène j’ai des gris-gris, un coeur rouge, ma poupée de naissance (si, si), et une fleur dans mes cheveux – qui finira par terre à force de remuer la tête.
D’où nourris-tu ton inspiration? J’ai lu que tu avais passé du temps à lire pendant les vacances?
J’aimerais lire plus. J’aime beaucoup Virginie Despentes, entre autres, j’ai dévoré King Kong Théorie, il y a peu. Mon inspiration me viens en écoutant les gens, ma vie, l’actualité, les injustices me mettent en colère, la scène et mes textes sont une façon de l’exprimer.
Tu connais Montpellier?
Oui enfin je connais surtout Sète. Mais j’aimerais vivre à Montpellier c’est une belle ville, pas encore trop grosse et extrêmement bien située. Paris me déprime.
Des tics et des tocs?
En plus de mes gris-gris, sans lesquels je peux pas jouer, j’aime tout contrôler. C’est pas évident dans ce métier, mais c’est nécessaire pour arriver à avoir ce qu’on veut. Or pour défendre un album faut l’assumer du début à la fin. C’est aussi pour cela que j’ai pris le virage d’une carrière solo, pour pouvoir être moi sur toute la ligne.
On parle de ton look et de tes icônes?
Concernant le look d’ODyL il est évidemment connoté « Rock ». A l’adolescence j’écoutais Nirvana, je suis une fan absolue, en même temps j’ai découvert Courteney Love et le message qu’elle véhiculait. Au delà de la « trash attitude », elle faisait du rock tout en restant glamour. J’aime aussi Amy Winehouse et son look pin up qui faisait ressortir sa féminité. Ces filles sont inspirantes.
Ado j’étais plutôt complexée, et mal dans ma peau. Aujourd’hui je suis accro aux chaussures, aux rouge à lèvres et je refuse de faire un choix entre ma féminité et la musique que j’aime.
Un achat compulsif, une fixette?
Les chaussuuuures!!!!! Pour être honnête, c’est un peu tout, mais c’est surtout les chaussures.
Ton premier geste du matin?
Un câlin à mon chat, Puis hop c’est parti!
L’EP d’ODyL est à la vente et son CD sortira en 2014.