La rentrée pour moi cette année rime avec emménagement et adaptation. Ma maison est encore en travaux, ce qui me demande de pallier au plus pressé et de faire preuve de patience pour le reste. Nous sommes partis deux mois, pour que le gros œuvre avance. Durant ce laps de temps, où nous avons été hébergés par nos proches, nous avons oublié nos habitudes pour adopter les leurs. Je me suis rendue compte, que ce n’est pas tant mon lieu d’habitation qui me manquait que les valeurs que j’y ancre.
Durant ces deux mois, c’était difficile de continuer à être une écolo girl comme je tends à l’être chez moi. Même si j’ai découvert avec un plaisir non dissimulé que mes proches faisaient, dans l’ensemble, des efforts et changeaient petit à petit leurs habitudes, j’ai mis de côté mes fonctionnements.
Un de ceux qui m’a le plus manqué, c’est l’achat en vrac. C’est amusant, mais en arrivant dans la maison, après avoir installé la chambre des enfants pour la rentrée, je me suis attaquée au rangement de ma cuisine. Pourtant, cette pièce est encore en attente d’améliorations, mais quel plaisir de retrouver mes bocaux, mes livres de cuisine, mes sacs en tissu et des poubelles moins pleines!
Pendant notre itinérance, j’ai souvent entendu : « oui je sais, je ne suis pas comme toi »… Cette phrase venait après que j’ai demandé si on triait et où se situait le conteneur. Je n’émets aucune opinion quant au choix de chacun. C’est à mon sens contre-productif. Personne n’aime les donneurs de leçons, les moralisateurs ou se sentir jugé. Je valorise au contraire, la plus petite action. Ce type de phrase, permet d’amorcer une discussion, sans comparaison, plus informative sur l’achat en vrac (où, comment, bio ou pas) et la difficulté de trier correctement.
Acheter en vrac
Aujourd’hui, le vrac devient de plus en plus courant. Les boutiques fleurissent dans la plupart des centres-villes. En quelques années, plusieurs enseignes ont ouvert à Montpellier, et dans les villages environ. Je reviendrais bientôt sur mes adresses préférées. Tant et si bien que même les grandes enseignes s’y mettent de plus en plus.
La preuve avec Carrefour, qui a décidé de mettre le bio et le vrac à l’honneur dans ses différents magasins. J’ai été invitée, il y a quelque temps à Carrefour Lattes, pour visiter le rayon bio et vrac, qui a doublé!
En découvrant cet espace, j’ai eu l’impression de découvrir une biocoop, dans un hypermarché.
Une personne est dédiée au service du vrac, un bon point pour tous ceux, qui veulent, s’y mettre sans savoir comment s’y prendre.
Le choix de l’enseigne découle des nouvelles habitudes de consommation. Un peu à l’instar des enseignes de fast fashion, qui développent de nouvelles façons de production « plus conscientes ». À ce sujet je vous laisse lire l’article de Colline, qui résume bien les choses.
L’idée de voir Carrefour s’emparer de ce marché m’a laissé un sentiment étrange. Celui du grand méchant qui vient jouer dans la cours des gentils petits. En même temps, dit ainsi c’est très réducteur, le monde ne se vit pas en noir et blanc. Alors je préfère voir là un progrès, une direction positive, une avancée vers un nouveau mode de fonctionnement si nécessaire.
Et puis, comparer à d’autres endroits, j’ai pu y voir de vraies prises de conscience. N’avez-vous pas remarqué comme souvent les légumes bio sont vendus en emballages plastique ? C’est un truc qui me met hors de moi, tant c’est un non-sens. On fait du bien à la terre en cultivant bio, et on pollue avec des emballages plastique.
Là les fruits et légumes sont en vrac, sans emballages et de provenance locale, donc en circuit court. Le rayon est achalandé tous les jours, mais pas en sur-production. Si vous arrivez trop tard c’est comme au marché, faudra revenir. Ce fonctionnement permet de lutter contre le sur-emballage, la surconsommation, met en avant les producteurs locaux. D’ailleurs, le mardi et le samedi matin un petit déjeuner 8h30/10h, est offert lors d’une dégustation active ouvert à tous. Elle permet de créer du lien et une boucle vertueuse: respect des producteurs, des produits, de l’environnement.
C’est forcément bio et c’est cher, puis le tri c’est compliqué.
Les produits que l’on trouve en vrac, ne sont pas forcément des produits bio. Le vrac permet de lutter contre le sur-emballage et le gaspillage. On choisit la contenance et donc la quantité dont on a besoin. Souvent les enseignes proposent une provenance issue de l’agriculture bio et une provenance non bio. Le bio, c’est un label obtenu en fonction d’un cahier des charges. Un produit non-bio, issue de l’agriculture raisonnée, en local ou circuit court, peut s’avérer « meilleur » notamment pour l’environnement. Comparer à de la consommation standard, les produits en vrac bio ou pas, sont sélectionnés en fonction de leur mode de production.
Concernant, la dernière question: le tri des déchets. Je reconnais que ce n’est pas évident. Si on peut tous à notre échelle, agir pour l’environnement, c’est aussi à une dimension politique que cela se joue. Et ça commence avec nos poubelles, presque tout se recycle à notre époque, pourtant tout ne va pas à la poubelle jaune. La question n’est pas de savoir si on est capable de recycler tel ou tel déchet, mais de savoir si le centre de tri de votre localité est équipé pour.
Car si ce n’est pas le cas, tout le travail de tri aura été inutile, puisque l’intégralité de votre poubelle jaune finira à la poubelle normale. Si une poubelle de déchets recyclables est mal triée, elle est jetée.
Avant de mettre quelque chose à la poubelle jaune, je me pose la question de savoir si cela sera recyclable. Pour répondre, je m’aide de l’application Guide du tri, qui en fonction de votre localité et de la nature du déchet, vous aide à trouver les bons spots pour vous en débarrasser.
Un des moyens les plus interessants pour réduire ses poubelles est le compostage. Beaucoup de quartiers ou de localités en sont équipées. Personnellement, il me tarde de remettre le nôtre en fonctionnement. D’ailleurs, même les enfants prennent du plaisir à composter. Ma fille a épluché une carotte il y a deux jours, au moment de se débarrasser des épluchures:
– « Maman, je les mets où on a plus de composteur ? »
J’ai répondu à la poubelle, avec une mine dégoûtée elle s’est exécutée, non sans me demander quand reviendrait le composteur. J’ai pensé que j’avais impacté un truc avec beaucoup de satisfaction.
Enfin, les fameux 5R de Béatrice Johnson restent d’actualité, le meilleur déchet c’est celui qui n’existe pas. En ce moment, avec le rangement de leurs chambres, je travaille là-dessus .
On est bien d’accord que tout n’est pas parfait et loin de l’être mais la bonne nouvelle c’est qu’on avance.