Aujourd’hui, je suis très heureuse d’accueillir Elisa Gallois. Elisa est la créatrice du blog Et Dieu Créa, un blog qui a maintenant 13 ans. Elle est aussi derrière, le compte Instagram du même nom qui cartonne. J’avais très envie de réaliser une interview avec elle, car elle m’inspire énormément. Le ton de ses écrits, juste et doux, tout en étant réalistes et ses choix de vie n’y sont pas pour rien.
Nous nous sommes contactées avant le premier confinement pour qu’elle réponde à mes questions. À cette période, j’imaginais revenir sur son parcours personnel. Depuis, Elisa à souvent était interviewée sur le sujet.
Je lui ai donc proposé de me parler de son parcours d’entrepreneure. C’est au téléphone que nous avons réalisé cet interview. J’ai adoré notre conversation. Elisa est à l’image de ce qu’elle véhicule sur son profil Instagram: douce, bienveillante et authentique.
J’espère que son parcours vous parlera autant qu’à moi.
Bonjour Elisa, peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours ?
Bonjour Maguelonne,
J’ai fait une formation littéraire et artistique: j’ai une formation de lettres modernes et d’histoire de l’art. Je suis allée jusqu’en Maîtrise, puis j’en ai eu assez des études.
Comme je les finançais en étant vendeuse et que cela se passait très bien dans la boîte pour laquelle je travaillais, ils m’ont proposé un poste de responsable de boutique. J’ai sauté sur l’occasion car c’était très dur d’être à la fois étudiante et de payer mes études. Je suis donc devenue très jeune, à 22 ans, responsable de boutique, avec un salaire correct et une vraie indépendance financière.
Cette indépendance m’allait parfaitement, cependant j’ai réalisé qu’une fois en boutique c’est très compliqué d’évoluer.
J’ai continué mon parcours aux USA, où j’ai travaillé pour la marque Guess. J’ai pu être énormément formée en interne car le cursus proposé était très complet. Au bout de deux ans, je suis revenue en France.
Ce bagage, associé à mon expérience en boutique m’a permis d’intégrer la marque Marithé et Françoise Gerbaud. J’ai rapidement progressé en interne et je suis devenue directrice de communication. J’avais 27 ans, j’étais maman célibataire, avec un bon poste, je m’en sortais très bien.
Puis, il y a eu la première crise économique, qui a entrainé de gros plans de licenciement. La communication a fait partie des premiers postes sacrifiés.
Une situation difficile, qui m’a amené à revenir sur des postes de directrice de boutique dans le luxe.
Je faisais plus de management à ce moment là que de communication.
10 ans plus tard, j’ai eu l’impression d’avoir fait le tour du retail.
En parallèle, mon blog Et dieu créa commencait à naître et puis les choses se sont développées de façon naturelle.
Entre le blog et les réseaux sociaux, je me suis mise à travailler en parallèle sur des partenariats avec des boîtes qui ont commencé à faire appel à moi. Par exemple, j’ai écrit la newsletter de Monoprix pendant plusieurs années.
On a commencé à me contacter de manière spontanée pour des shootings photo, pour prendre la main sur certains comptes Instagram, pour écrire des newsletters…
Des choses différentes et variées qui m’ont permise d’acquérir une certaine expérience en parallèle de mon job dans le retail.
Tout s’est mis à se professionnaliser.
Autour de moi, on me disait de me mettre à mon compte.
Et il y a deux ans, j’ai été renvoyée.
Un événement qui finalement m’a permise de partir alors que je n’osais pas.
Pourtant, la pression commerciale, la surconsommation, mon évolution personnelle et ma maturité n’était plus en accord avec mon métier. Il était temps que j’arrête.
Quelques mois avant ce tournant, j’avais fait un coaching qui m’a permis de me rendre compte de certaines choses et d’avoir un déclic.
J’ai réalisé que je pouvais bosser en tant qu’indépendante.
Comment tout cela a-t-il pris forme ?
Dès que je me suis retrouvée à mon compte, je me suis mise à faire du conseil digital pour des personnes qui faisaient partie de mon réseaux.
Je mets le combo de mes compétences acquises depuis 10 ans aux services de marques qui n’avaient pas encore développé ce secteur.
Ma force c’est de maîtriser leur langage, de les comprendre très rapidement, car je suis passée par tous les postes.
En parallèle, je suis aussi contactée pour des missions de quelques mois, ou sur du plus long terme, pour apporter mon expertise aux marques.
Je fais donc du conseil et de la stratégie digitale pour les marques.
Je suis prestataire de service en tant que Elisa Gallois consultante. Aujourd’hui, mon porte-feuille clients me convient. J’ai à coeur d’accorder du temps à ma famille et j’équilibre ma vie de cette manière. Je n’ai pas la volonté de me développer plus, car ce que j’ai me convient parfaitement en terme de quantité et de qualité.
Quelle place a ton blog Et Dieu créa dans tout cela ?
J’ai une autre casquette, qui découle de Et Dieu créa. J’ai tenu la rubrique voyage du magazine Doolittle pendant plusieurs années. J’ai écrit des articles Voyage pour différents magazines.
J’ai pu travailler pour certains établissements hôteliers.
C’est en travaillant que je finance la plupart de mes voyages, en tant que journaliste.
Lorsque j’écris un article, je paye mes frais. La rémunération m’en rembourse la majorité, pas forcement tout, car nous sommes 5.
Lorsque je suis conviée, c’est pareil rien n’est gratuit.
Si je prends l’exemple d’une maison d’hôte qui m’invite, c’est l’opportunité pour elle d’avoir un shoot pack photo pro de leur lieu à utiliser sur leurs supports de communication après mon séjour. Ces photos n’ont rien a voir avec celles que je publie sur mon compte Instagram pour ma communauté. J’ai à ma charge le coût du transport, et les frais sur place.
Tout n’est jamais complètement remboursé, loin de là. De plus, cela représente du temps et une attente en retour.
Enfin, nous n’acceptons pas tout ce qui est proposé, je sélectionne beaucoup.
Peux-tu nous décrire une de tes journées de travail ?
Je n’ai pas de routine établie. Au quotidien, j’ai beaucoup de rendez-vous, de réunions à l’extérieur. J’ai un réseau important qui est essentiel à mon activité. Je suis très organisée, j’optimise mon temps et mes déplacements.
Ensuite, la gestion de ma famille m’aide à caler mes journées. C’est en fonction de ces deux paramètres que je m’organise.
Depuis le début de l’aventure entreprenariale il s’est passé mille choses, tu aurais un conseil à partager ?
Ne pas croire quelqu’un, qui en sortant d’un bon repas, vous laisse sous-entendre que vous allez travailler ensemble. Il faut un contrat. Il est aussi nécessaire d’apprendre à ne pas être déçue.
Est-ce que ton amoureux est dans la même branche que toi ?
Denis travaille dans une agence de communication. On ne fait pas exactement le même job. Cependant, nous nous comprenons très bien.
Quel regard pose-t-il sur ton travail et ton évolution ?
Il est super fier et c’est super important.
Cela m’aide beaucoup, car il a toujours était très encourageant et partie prenante.
À mon sens, quand on fait ce métier si la personne qui est à nos côtés ne nous porte pas cela peut être très compliqué.
Quelle est pour toi la qualité principale d’une personne qui se lance ?
Etre endurant(e)
Quel conseil donnerais-tu à celles et ceux qui nous lisent ?
Savoir que l’on ne peut pas être bon dans tout, je suis une très grande créative, j’ai beaucoup d’idées. Cependant, je suis une plaie sur le plan administratif.
Il faut rapidement identifier ce pour quoi on est bon et déléguer le reste.
En tant qu’auto-entrepreneur, il faut pas hésiter à payer un comptable.
Tu peux nous parler de ton projet avec Florence Robbiano ?
C’est un livre pour enfant, sur le deuil périnatal. Ecrire un livre m’a été proposé plusieurs fois: recette, Diy… Cependant je ne me retrouvais pas dans cette idée, car je ne pensais pas amener quelque chose de nouveau dans ce domaine. Dans ce projet, il y a un vrai investissement personnel. Ce n’est pas juste un nouveau livre sur un sujet traité des dizaines de fois.
Tu te projettes comment dans ce métier ?
J’ai choisi de ne pas vivre de mes réseaux sociaux car pour moi c’est quelque chose d’éphémère. Cependant, ma casquette professionnelle de conseillère en stratégie digitale me convient bien. c’est dans cette voie que j’ai envie d’évoluer. C’est un domaine qui demande de s’adapter et ca me plait.
Dans 10 ans tu te vois où ?
Je me vois plutôt au bord de la mer et loin de Paris. Quitte à y venir régulièrement afin d’assurer mes rendez-vous professionnels. Je suis très attirée par les Landes et l’océan, à terme c’est Barcelone qui me fait de l’oeil.
Une entrepreneure et femme
J’ai le sentiment que tu ne fais pas de concessions quand à ta féminité. Tu sembles conjuguer les deux rôles avec une facilité désarmante.
Tu as un secret?
Je n’ai pas de secret, cependant je réalise que la différence se joue sur l’entourage. Si tu as un mec qui est vraiment là pour t’aider, avec une répartition des tâches équitable, ça change tout. Or beaucoup de femmes continuent de gérer seules les tâches ménagères. Pour nous ce n’est pas le cas, nous faisons autant l’un que l’autre et même parfois mon mec fait plus que moi quand j’ai du boulot. C’est un vrai soulagement.
J’ai l’impression que beaucoup de femmes se retrouvent seules à gérer le quotidien: courses, le ménage, les gosses…
Je trouve important de souligner que pour se réaliser pleinement lorsque l’on est maman, il faut pouvoir compter sur notre entourage, notre conjoint. La personne à nos côtés est importante.
Mon mec me soutient dans ce que je fais au quotidien. En voyage, par exemple si j’ai des photos à faire, il va m’aider en étant présent, patient, à l’écoute et en gérant l’à côté.
Quand tu étais petite, que rêvais-tu de devenir ?
Journaliste ou styliste
Quel trait de caractère te définit ?
J’ai de la suite dans les idées, je ne lâche pas.
Le don que tu aimerais avoir ?
J’aurais aimé avoir un don artistique plus développé: jouer d’un instrument, être une très bonne dessinatrice…
Quels sont tes trois produits de beauté fétiche ?
C’est pour mes cheveux que j’ai une routine beauté. J’utilise l’huile de coco, un masque nourrissant capillaire et une huile parfumée corps et cheveux.
Qu’est-ce qu’on trouve dans ton sac à main ?
Un carnet avec un crayon.
Qu’est-ce que tu fais vraiment pour toi, de façon quotidienne, hebdomadaire, mensuelle ?
Mon thé du matin. C’est un moment important pour moi, durant une heure ou une demi-heure, je réfléchis. C’est un temps seule, qui me permet d’être plus productive et d’envisager ma journée de la meilleure manière possible.
Qu’est-ce qui t’inspire?
Je suis très admirative des personnes qui ont un don artistique très développé, des gens qui sont doués en photos, des artisans… Je suis très admirative et j’aime beaucoup regarder ça.
Le dernier livre qui t’as fait un effet Wahouuu ?
je viens de terminer et je l’ai beaucoup aimé: « Changer l’eau des fleurs » de Valérie Perrin, il est très vrai.
La dernière série qui t’as poussé à veiller tard ?
Stateless, avec Cate Blanchett, sur les camps d’immigrès clandestins en Australie
Quelles sont tes trois adresses préférées à Paris ?
La brasserie Barbes qui est mon QG pour mes rendez-vous pro.
La Recyclerie pour une balade en famille.
Le Hoxton pour mes rendez-vous pro.
Dans ta playlist il y a ?
C’est mon chéri qui s’occupe de la playlist donc pas mal de Hip Hop
Ta phrase, citation fétiche ?
« Ce qui te manque trouve-le dans ce que tu as »
Elisa maman de 3 enfants ..
Quelles sont tes astuces pour jongler au quotidien entre ta vie de maman et ta vie d’entrepreneure ?
Je n’ai pas vraiment d’astuces. Être à mon compte me permet de mieux gérer ma vie de famille et la maison.
Comment est-ce que tu priorises ?
Mes priorités sont en fonction de ce que je dois rendre en premier, par ordre chronologique.
Ta recette bonne humeur en toutes circonstances ?
Un thé au rhum que je prépare souvent pour terminer les repas.
Un thé au caramel, sucre de canne et rhum. C’est mon truc fétiche. Il est aussi sucré qu’un thé à la menthe. C’est entre un dessert et un digestif. c’est délicieux. C’est une recette piqué à un ami.
Tu aurais 3 astuces pour gagner du temps à partager avec nos lectrices ?
J’ai aucun mal à me dire: « ça aujourd’hui je ne vais pas le faire ». « Aujourd’hui, je ne ferais pas le ménage et c’est pas grave, aujourd’hui je ne ferais pas de lessive… »
Parce que je ne peux pas. Et je ne culpabilise pas, c’est comme ça.
Jules ton ainé est un ado, c’est pas difficile pour lui d’avoir une maman influente sur les réseaux ?
Non, d’ailleurs il n’est plus très présent sur mes réseaux, c’est un choix que nous avons fait ensemble de manière naturelle. Il a sa petite vie perso, il est plutôt fier.
Certaines de ses copines me suivent sur Et Dieu créa.
Il n’y a jamais eu de réflexions désagréables de la part de son entourage au contraire.
Il est d’une génération, pour qui tout ça fait partie de sa culture. Certains de ses copains de classe sont youtubeurs. C’est même pas spécial pour lui.
Les filles sont trop petites pour en être impactées. Cependant, le moment venu ce sera comme Jules, elles auront leur petit univers et si elles n’ont plus envie, elles n’auront plus envie.
Est-ce qu’on te dit souvent: « je vous connais via votre blog Et Dieu créa » et quelle est leur réaction, la tienne ?
Ils rigolent car cela a toujours était gentil et plaisant, moi je souris.
L’écologie, c’est un sujet qui te touche me semble-t-il sans que tu en fasses étalage. Comment cela se matérialise au quotidien ?
Je n’ai pas envie de communiquer là-dessus car sur les réseaux ce n’est jamais assez. Il y a quelques années, j’avais une rubrique sur Et Dieu créa qui s’appelait « l’astuce naturelle ». C’était une rubrique écologique avant que ce ne soit à la mode et je me suis pris tellement de « boomerang », car ce n’était pas assez green etc… Alors j’ai arrêté. Au quotidien, on a une tendance zéro déchet, et notre plus gros effort familial c’est l’avion. Cette année nous ne l’avons pas pris une seule fois. Et à l’avenir j’ai envie, si nous devons le prendre, que se soit réfléchi, sur un séjour longue durée.
Quelles sont tes trois règles d’or avec les enfants ?
– Respecter leurs personnalité
– Les éveiller à la curiosité
– Leur apprendre la tolérance
J’imagine que parfois tu perds patience, est ce que tu fais partie de la team #jeculpabilise ou est ce que tu es de la team qui #jassume?
J’assume en m’excusant, en ouvrant le dialogue, en dédramatisant.
J’ai cru comprendre que tu étais très attirée par le courant Minimalist Home, et que cela n’avait pas toujours était le cas. Comment cela t’es venu?
J’ai pas eu le choix, nous avons déménagé dans un appart plus petit, nous nous sommes retrouvés noyés sous les affaires. J’ai commencé à m’intéresser aux astuces de rangement, puis au désencombrement, au minimalisme. Dans notre situation actuelle cela nous permet de vivre mieux dans un plus petit espace.
(Lors de cet article Elisa vivait dans un appartement parisien de 60m2)
Tu aurais quelques ouvrages à nous conseiller sur le sujet ?
Il y a un reportage sur Netflix: Minimalisme
Où peut-on te trouver, se tenir informé de ton actualité ?
Sur mon compte Instagram et sur mon blog Et Dieu créa
Merci beaucoup Elisa pour ton temps et ta confiance.
Depuis notre échange, Elisa et sa famille ont déménagé de Paris et se sont installés dans Les Landes. Comme quoi…
thenaisy
13 novembre 2020 at 08:35merci pour ce bel interview d’Elisa j’adore cette personne, elle est belle, douce, bienveillante Véronique
Maguelonne
13 novembre 2020 at 12:12Merci pour cet adorable commentaire Véronique. Je suis d’accord avec toi Elisa est une très belle personne.
Maëlle
13 novembre 2020 at 16:18J’adore sa personnalité. C’est une belle interview. Merci pour cela!
Maguelonne
14 novembre 2020 at 08:44Merci à toi Océane.