Juste avant le confinement, j’avais comme projet de travailler avec Jules le créateur de la plateforme The place to Frip.
Vous connaissez mon amour pour le vintage et la seconde main. D’ailleurs en écrivant cet article, j’ai recherché ce billet où je prenais l’engagement d’inscrire mes achats mode dans une démarche éthique et respectueuse. Figurez-vous, qu’il date de presque 3 ans.
En 3 ans, j’ai quasiment rien acheté en fast fashion pour moi. Les quelques pièces neuves, qui ont rejoint mon dressing m’ont été offerte par mes proches. Sinon, elles proviennent de boutiques locales, regardantes sur leur sélection, de créateurs ou de seconde main.
Honnêtement, suivre cette voie s’avère fun, pleines de rencontres et de créativité.
Pleine de rencontre car on échange plus sur Vinted que sur le site de Zara., idem en boutiques. Les petits commerces, les concepts stores de créateurs ou les fripes, ne sont pas soumises au même rendement que les grandes enseignes. L’humain et le contact reste une priorité.
Pourquoi cette voie est fun et créative ?
Parce que cela demande de l’imagination de réinventer ce que l’on possède.
Or, je sais que pour beaucoup d’entre vous, s’habiller seconde main est une démarche peu attractive. Alors avec Jules de « The Place To Frip » , nous avions envie de vous prouver le contraire. Comme parfois les images parlent plus que les mots. Voici une preuve en image de ce que j’avance.
Gaby porte une tenue originale de la friperie @La Reserve à Montpellier. Comme de nombreuses personnes, particulièrement la tranche d’âge 15 – 34 ans, elle s’habille dans les friperies de sa ville.
Quelques questions préalables
Nous nous sommes demandé si: Le monde de la friperie ou de la seconde main vous était familier? Si vous connaissiez-vous les différentes raisons qui poussent de plus en plus de consommateurs à s’habiller de cette manière ? Est-ce que vous savez différencier les différents types de boutique de vêtements d’occasion ? Enfin, avez-vous conscience de l’impact environnemental de l’industrie de la mode ?
On vous propose de parcourir ensemble tous ces sujets et pour finir on vous donne notre bon plan pour se saper d’occasion et avec style !
L’industrie textile et ses impacts désastreux sur l’environnement
Ils sont nombreux. Nous n’en avons pas forcément conscience.
C’est normal, ils n’ont pas tous un impact direct sur nos modes de vie.
Sur la seule année 2016, plus de 100 milliards de vêtements ont été vendus. Si nous conservons une économie textile linéaire ce chiffre est voué à croitre considérablement avec l’augmentation du pouvoir d’achat des pays du sud.
En France, cela représente 9,5 kg de vêtements par habitant et par an.
Nous consommons aujourd’hui 60% de vêtements supplémentaires, qu’il y a 15 ans.
Parcourons rapidement la chaîne de fabrication d’un vêtement.
Pour confectionner un vêtement, il faut des matières premières.
En 2017, 25 millions de tonnes de coton ont été produites.
La production de coton a un impact considérable sur la planète, car elle consomme une grande quantité d’eau et de pesticide.
À titre d’exemple la fabrication d’un tee-shirt nécessite environ 2700 litres d’eau.
Une fois que l’on a produit ces matières premières, il est nécessaire de les transformer . Pour transformer la fibre en fil de nombreuses substances toxiques sont nécessaires . Elles permettront aussi de réaliser ou d’accélérer la teinture, le lavage, l’assouplissant. Parmi elles on retrouve : le chrome, le plomb, le mercure et le cuivre.
Enfin, il y a le transport. Les vêtements que nous achetons neufs voyagent énormément. Un cheminement classique peut se profiler comme cela, le coton est produit en Ouzbékistan, filé en Inde, teint au Maroc et vendu en France. Entre le champ et la boutique un vêtement peut parcourir jusqu’à 65 000kms soit plus d’1,5 fois le tour de la terre (Source ADEME ).
Une fois acheté un vêtement neuf issu de fast fashion, libère des microfibres de sa composition quand il passe à la machine, notamment les vêtements issus de fibres synthétiques.
Chaque année c’est 500 000 tonnes de micro-plastiques qui atterrissent dans les océans. Ces micro-fibres finissent en partie dans les poissons, qui les confondent avec leur nourriture et ainsi, souvent dans nos assiettes.
Au final, les vêtements représentent près de 4 millions de tonnes de déchets par an. Seulement 20% des vêtements sont recyclés, en 2017 sur les 184 000 tonnes triées en France 2/3 ont été réutilisés, 1/3 recyclés pour produire des chiffons et des isolants. Cependant 80% des textiles finissent dans des décharges ou sont incinérés.
Le critère du recyclage est fondamental pour réduire l’impact environnemental de l’industrie textile, nous distinguons ainsi trois axes majeurs d’action :
- Privilégier les habits de qualité pour pouvoir les réutiliser en seconde main
- Développer les filières de recyclages textiles telles que l’isolation des bâtiments
- Prendre en compte la recyclabilité des textiles dès leurs fabrication. Encourager un textile naturel (coton bio + teinture naturelle) permet son compostage en fin de vie
La solution, c’est la mode d’occasion
La friperie a su dépoussiérer son image pour apparaitre aujourd’hui comme la solution pour une mode durable. Cela est en grande partie dû à une tranche de consommateurs qui s’engagent, les 15-37 ans.
Trois raisons principales à cette réalité :
• Le style est original
• Occasion = éco-responsable
• Meilleur rapport qualité-prix
Attention, la mode d’occasion n’est pas uniquement représentée par les friperies. Pour faire simple nous avons deux grandes familles. Les acteurs physiques, dont font partie les friperies et les acteurs numériques, tels que Vinted.
Dans les acteurs physiques, on trouve: les friperies, mais aussi les dépôts-vente, ressourceries et les marchés aux puces. Ils ont le vent en poupe.
Les chiffres le confirment, l’Institut Français de la Mode (IFM) prévoit que le marché de l’occasion dépassera celui du neuf d’ici à 2028.
Ce même institut estime la valeur du marché de la mode d’occasion à plus d’1 milliard d’euros, et nous informe que 30% des français ont acheté un vêtement d’occasion en 2018.
Tournons-nous outre atlantique pour plus d’informations. Le marché de la mode d’occasion aux États-Unis croît de plus en plus chaque année, selon les analyses annuelles réalisées par ThredUp.
Il passerait ainsi de $11 Milliards en 2012 à $51 en 2023.
« The place to Frip », des vêtements seconde main proches de chez vous
Vous êtes convaincus, mais vous ne savez pas comment changer vos habitudes d’achat. Les grandes enseignes textiles sont visibles et communiquent avec des vastes campagnes publicitaires, alors que la seconde main est cachée et discrète. C’est là qu’intervient Jules et « The place to frip ».
Le but de ce site internet est de vous faire partager des bons plans et ansi vous aider à créer votre style original, responsable et économique. Le projet s’est lancé comme objectif de référencer toutes les boutiques de vêtements d’occasion en France !
« The Place To Frip » agit comme une plateforme. Son but est simple, vous aider à trouver les vêtements d’occasions dont vous avez besoin. C’est en encourageant l’achat de vêtements de seconde que l’on créera une économie circulaire pour l’industrie textile.
En conclusion
Après cette période de confinement, on est nombreux à vouloir assister à des changements dans nos mode de fonctionnements, de consommations. Durant cette période notre rapport au temps, aux autres, à la consommation a évolué. Le slow living est devenue une réalité, imposée certes, mais avec son lots de bons cotés.
À l’heure où le déconfinement se profile, il est temps de voir les choses sous un autre angle. On ignore à quoi va vraiment ressembler le monde demain, alors à nous d’agir pour le façonner de manière à ce qu’il soit le plus proche de ce que l’on désire. J’ai envie de croire a un monde où l’humain et la planète sont au centre de nos préoccupations. Et vous ?
Cet article a été écrit à 4 mains avec Jules le fondateur de la plateforme, je vous le présente bientôt. En attendant, si vous souhaitez soutenir son projet rendez-vous sur Instagram ou Facebook .
Copyright photos: ©️Theplacetofrip – Tenue par @LaReserveMtp – Modèle @Gabyelectric – Photo par @camillevino